KSP2. Peu de jeux auront fait autant couler autant d’encre depuis quelques années. Rendez-vous compte :
- 2017 rachat de Squad par Private Division.
- 2019, un trailer de KSP2 nous mettant l’eau à la bouche est publié,
- 2020, année COVID (argument un peu trop utilisé à mon goût pour justifier certains errements),
- Février 2023, KSP2 sort enfin dans une cacophonie la plus totale, demandant une machine démentielle pour faire tourner une usine à bugs et 50€ pour accéder à une early access. Il faudra plus de 6 mois pour que le studio indique une extension du gameplay pour la fin de l’année,
- Mars 2023, vague de licenciements chez Private Division laissant présager du pire à la suite du lancement chaotique,
- Ce 19 décembre dernier, arrivée de la science et du mode exploration.
En ce qui me concerne, j’ai consacré peu de temps à KSP2 entre la v0.1.0.0 et la v0.2.0.0. Cela était attribuable à ma machine qui tout simplement ne parvenait pas à suivre les exigences techniques du jeu (1060 6Go). Les graphismes et la gestion de la lumière n’étaient guère satisfaisants à mes yeux, s’ajoutant à cela une série de bugs, véritables obstacles à une expérience de jeu plaisante. De plus, la non reprise de fonctionnalités essentielles de KSP1, telles qu’un calcul du ΔV satisfaisant, l’incapacité à poser un nœud de manœuvre avec précision et l’absence de gestion des alarmes, a également contribué à ma réticence. Dans un jeu comme KSP, la planification des missions est cruciale ! Ainsi, malgré l’acquisition d’une nouvelle carte graphique en mai, je n’ai presque pas exploré les versions 0.1.1.0 à 0.1.5.0.
Alors que puis-je bien en penser ? Eh bien comme vous pouvez vous en douter, il y a du bon et du moins bon.
Le Bon
Les performances. ENFIN ! Les retours sont remarquablement unanimes : le jeu demande désormais beaucoup moins de puissance qu’auparavant. Mon ventilateur de carte graphique, qui restait constamment actif dans certaines vues comme le VAB ou la carte, peut enfin se reposer. Il semble y avoir encore une marge de progression, le jeu n’atteint pas encore le calibre de titres tels que Red Dead Redemption 2, qui n’est pourtant pas si récent, ou de Starfield, reconnu pour mettre à l’épreuve les machines les plus puissantes. Avec ma configuration composée d’un 5600X et d’une 6700XT, je peux enfin jouer en 4k avec des paramètres au maximum la plupart du temps. Même si cela ne se maintient pas nécessairement à 60 fps, cela me convient parfaitement.
La stabilité. Avec cette version on se surprend à jouer plusieurs heures à la suite sans guetter une manifestation du Kraken au moindre de nos gestes. Mention spéciale à la quasi disparition de l’effet saucisse.
Les graphismes. La lumière est plus douce, plus diffuse, le jeu perd cet éclairage très métallique que je trouvais peu goûteux. La patte Blackrack se fait vraiment sentir, dans le bon sens du terme.
Le Tech Tree ! Une véritable progression est enfin introduite, suscitant ainsi le désir de la suivre et de revenir au jeu pour continuer à évoluer. Cette nouveauté transforme considérablement la perception de ce que le jeu offre.
Le MOINS Bon
Le jeu ne propose toujours pas de fonctionnalité à la Precise Maneuver. Planifier et ajuster précisément une manœuvre est pourtant devenu essentiel pour des transferts interplanétaires précis. Merci à la communauté de proposer un mod qui comble cette lacune !
Plusieurs manques ne permettent pas d’optimiser la construction des vaisseaux, qui sont des fonctionnalités souvent complémentaires :
- Pas de gestion des priorités pour la consommation des réservoirs,
- Consommation des réservoirs non satisfaisantes dès que l’on y greffe les lignes de carburant,
- Impossibilité de supprimer des pièces dans des groupes de symétrie.
Il est toujours très difficile de réaliser une architecture en asperge, par exemple.
On peut également noter la mire bleue indiquant les entrées sorties des Sphères d’Influence, l’idée est loin d’être mauvaise mais tel que réalisé cela surcharge l’affichage, les polices pixelisées peu lisibles ainsi que les dégradés ou effets de texture façon pointillisme qui rappellent à leur défaveur les graphismes EGA des années 80s.
Le problématique
La liste de bugs tagués v0.2.0 est impressionnante. Ceux qui m’ont le plus impacté en jeu sont les suivants :
Bug
Contournement
La coiffe ne protège pas son contenu de l’échauffement
Options : désactivation de la chaleur
Les pièces chauffent en dehors de l’atmosphère
Options : désactivation de la chaleur
Les pods ne sont pas ralentis par l’atmosphère
Menu triche : téléportation en lieu sûr
Le calcul de la ΔV est parfois faux dans le VAB et en vol
Aucun connu à ce jour
Les marqueurs de la NavBall perturbent le RDV orbital
Aucun connu à ce jour
En particulier le calculateur de DeltaV ne sait pas gérer plusieurs moteurs répartis sur plusieurs réservoirs ainsi que les lignes de carburant.
Le BILAN
Comme vous pouvez le constater, il subsiste encore de nombreuses critiques à formuler à l’égard de KSP2. Le chantier demeure immense, et les développeurs auront assurément beaucoup de travail à leur retour de vacances ! Cependant, après avoir longtemps maudit en silence la sortie désastreuse de février, aggravée par une communication peu habile, je souhaite enfin adopter une posture optimiste. Pour la première fois depuis le début de cette aventure, j’ai le sentiment que le jeu est enfin sur la bonne voie. Mieux encore, cette nouvelle version m’a incité à passer davantage de temps sur le jeu depuis le 19 décembre que tout ce que j’avais consacré à ses versions précédentes. Enfin, j’ai pu expérimenter ce que l’on est en droit d’attendre d’un jeu : y jouer pleinement ! Il est également remarquable de noter que j’ai consacré plus d’heures à piloter des avions sur Kerbin dans KSP2 que pendant toute ma période d’activité sur KSP1, signe que le jeu est plaisant !
Quand on passe des heures à peaufiner un vaisseau dans le VAB, c’est généralement bon signe 🙂
En définitive cette sortie marque une réelle adhésion des joueurs au produit et je pense que cette mise à jour, la v0.2.0.0, a littéralement sauvé le soldat KSP2. Enfin, signe que le vent a tourné favorablement, nous commençons sérieusement au sein de l’association KSC à considérer enfin cette nouvelle mouture comme une plateforme propice à la réalisation de challenges passionnants !